mardi 27 janvier 2009

HipHop brasileiro

Étant une amoureuse inconditionnelle du Brésil, voilà quelques années que je m’extasie devant sa musique… ou ses musiques devrai-je dire : Samba, Bossa Nova, MPB (Música Popular Brasileira), Funk do Brasil, Electro, Métal (bah oui, Sepultura mes chers), et j’en passe. Voilà quelque temps que je m’intéresse particulièrement au HipHop brésilien; et ça vole haut.
Jyuza m’a mise au défi de vous en parler: me voilà lancée.

MARCELO D2 (né en 1967) est un carioca expérimenté qui s’est lancé dans la musique il y a environ 20 ans, d’abord au sein du groupe Planet Hemp, puis en solo dès la fin des années 90. Il compte six albums à son actif.
Sa marque de fabrique: des sons mélodieux, entraînants et tout ce qu’il y a de plus brésilien. Il reprend la plupart du temps de vieux morceaux de Bossa Nova ou de samba, qu’il insère plus ou moins tels quels. À ceci il ajoute un sample qu’il utilise dans les parties rappées. Le tout donne un résultat superbe.
Quant au live... un pur régal. Ne vous faites pas prier si le monsieur fait l’honneur de jouer près de chez vous: vous y trouverez un mec modeste, une très bonne ambiance, une prestation de haute qualité et de vrais instrus avec de vrais musicos.
Un bémol toutefois: sa voix n’est pas toujours des plus agréables (pour mes oreilles du moins), mais je dois dire que son flow et ses sons m’emportent et me le font vite oublier.
Le créneau de Marcelo D2: A procura da batida perfeita (à la recherche du beat parfait); ce qu’il réalise selon moi avec succès et subtilité, en témoigne "Desabafo".

SABOTAGE (né en 1973) a grandi à São Paolo dans la favela do Canão. On trouve chez lui un Rap authentique et poignant. Et pour cause: la plupart de ses textes tournent autour des fléaux qu’il a connu: la drogue, la violence policière et la misère. C’est ici que la barrière de la langue nous rattrape... il est bien dommage de ne pas pouvoir comprendre tout ce que Sabotage dit dans ses textes. Je pense cependant qu’un esprit éclairé a dû mettre à disposition des traductions portugais-français sur internet. Ses samples quant à eux sont plus épurés que ceux de Marcelo D2, mais tout aussi puissants.
Un seul album est sorti: “Rap é compromisso”, qui malheureusement restera le dernier puisque Sabotage a été assassiné en 2003. Il avait alors 30 ans.
- "Na zona sul"
- Freestyle

Dans la même veine que Sabotage, et lui aussi originaire de São Paolo: RAPPIN’ HOOD (né en 1972), un autre pilier du HipHop do Brasil. Ce dernier a sorti deux albums: “Sujeito homem” 1 & 2. Dans le 2ème, on a le privilège de découvrir des featurings notamment avec Gilberto Gil et Caetano Veloso. Des collaborations pas si étonnantes pour un pays dans lequel la mixité (sur beaucoup de niveaux) est reine.
On retrouve là encore des textes forts et des sons intelligemment construits=
- "Sujeito homen"

Voilà, sur ce, je vous souhaite une bonne écoute et espère que vous apprécierez des trois artistes autant que moi.
Là est la force du HipHop brésilien: sa musicalité, sa richesse, son métissage, son naturel et la sincérité de ses textes.


Rédigé par Nadlib

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