"HipHop pour la bonne cause", entreprise initiée aux débuts du blog visant à contacter ceux qui font que toi, moi, elle, lui, eux et surtout nous tous, kiffons le HipHop nous revient aujourd'hui avec une rencontre et QUELLE rencontre: Dee Nasty.
Comment (RE)présenter le bonhomme sans tomber dans les clichés de la grosse gâterie buccale ? Pas facile, tellement les choses à dire vont dans le bon sens: un excellent ami (Stoof, avec qui j'ai réalisé l'interview), avec qui je converse souvent HipHop français, me faisait remarquer (à juste titre) que dans le trop peu de personnes respectables qui gravitent aujourd'hui dans le HipHop français, Dee Nasty méritait notre repsect 1000 fois. Quelques jours après, j'étais contacté pour rencontrer celui qui est l'une des dernières 'livin' legends' du HH chez nous.
Rappelons au passage les quelques faits d'armes du gamin:
Découverte du HH aux alentours de 1979... d'abord dj, organisateur de ce que l'on peu appeler les premières 'soirées HipHop' en France... débuts de Radio Nova... sorti du premier 33 tours en 84 ("Paname City rappin'")... 'Dee Nastyle' sur Nova... des collabos en veux-tu en voilà... premières parties de concerts, des maxis et surtout la grosse tuerie "Deenastyle" en 93... et bien sûr présent (de près comme de loin) jusqu'à aujourd'hui dans le monde de l'underground français.
Si vous cherchez des compléments d'infos, je vous invite à consulter son site, de checker ce qu'en dit Wikipédia ou encore d'aller visiter sa page myspace
L'intégralité de la rencontre a été filmée, mais aux vues de mes piètres qualités journalistiques (en effet, j'étais tellement impressionné par l'événement que j'ai pas arrêté de begueyer), je décide donc de vous éviter de vous foutre de ma gueule. Merci !
Jyuza & Stoof pour HipHop Hourra: Tout d'abord merci d'avoir répondu présent pour l'interview.
Dee Nasty: Merci à vous de m'avoir contacté.
3H: On va éviter tout de suite de perdre du temps, 'Dee Nasty', c'est aujourd'hui plus qu'un nom donc on va pas te questionner sur ta rencontre avec le HH; les gens pourront faire eux-même leur recherche, venir te parler aussi, mais notre première question sera, où étais-tu ces dix dernières années ??
Dee Nasty: Ben toutes ces dix années, je suis resté 'là', toujours en activité. Quelques mésaventures par-ci, d'autres rencontres par-là. J'étais en maison de disque chez Polydor, qui apparemment était chaud pour me sortir, mais entre temps il y eu un changement de directeur artistique avec toutes les mauvaises que cela entraîne: conflit de gestion et donc mauvais management à l'arrivée. Parallèlement à tout ça, je faisais la navette Paris/New York, j'animais des soirées.
3H: Tu as eu de bons retours ?
Dee Nasty: En fait, j'y suis allé surtout pour le challenge. Je savais que j'étais un bon dj ici, mais maintenant je voulais me tester, voire ce que je pouvais valoir là-bas. C'est en ce sens que leurs ambiances diffèrent assez des nôtres: ils y ont différents repères musicaux, c'est pas parce que tu mettras "Sex machine" que tout le monde lèvera les mains en l'air, c'est plus fin que ça. Et ce chez tout publique, même chez les blancs.
3H: Ils ont une plus grande culture musicale surtout en ce sens que la matière première est chez eux.
Dee Nasty: C'est exactement ça... Cela dit, en France ça va; le problème, s'il en est un est que les gens qui ont la culture ne sortent plus.
3H: Financièrement, tu arrivais à t'en sortir ?
Dee Nasty: Oui, je cumulais des 100 dollars par-ci, un peu plus par-là. Ce qui faisait que je pouvais aisément me payer une chambre quelque part et pouvoir vivre de mon kiff' là-bas.J'ai même penser à m'installer, mais j'avais beaucoup trop d'attaches ici...
3H: Et à la suite de tout ça, alors ?
Dee Nasty: J'ai rencontré par la suite un manageur/producteur, qui m'a proposé de faire un nouvel album (Nastyness, en 2001). J'ai donc rameuter les troupes, tous mes potes, le tout sur une partie de mon label qui s'appelait 'Funkzilla' et ça a pas mal fonctionner. Le revers de la médaille fût que ce producteur n'était pas trop clean, donc ça ne m'a pas trop enrichit.
3H: Ce projet là s'est vendu exclusivement en France ou un peu aux States aussi ?
Dee Nasty: On a vendu aussi aux States: on a écoulé 4000 exemplaires là-bas, et 8000 ici. par rapport à l'époque, c'était bien mais pas exceptionnel.
3H: Et après 'Nastyness' ?
Dee Nasty: J'ai un peu disparu des soirées, car j'ai été engagé par Cachaito Lopez, le bassiste de 'Buena Vista Social Club'; j'ai fais des scratches sur deux albums à Cuba, dont celui de Lopez. Comme les albums ont bien marchés, je me suis retrouvé sur la tournée du groupe qui a durée 2/3 ans.
3H: Comment as-tu vécu le tout ? Car mine de rien c'est assez éloigné de ton HipHop...
De Nasty: Éloigné, je ne pense pas. J'ai amené ce que je savais faire, un énorme plus. Il y a pleins de correspondances... En plus, ça été monstrueusement enrichissant, car tu te retrouves sur scène avec des génies de la musique et personne ne fait de différence, tu fais partie du collectif.
3H: Ce qui veut dire aussi qu'en te proposant un tel projet, ils reconnaissent ton talent, de la même manière qu'ils reconnaitraient le talent d'un guitariste, bassiste ou autre.
Dee Nasty: Oui, c'est clair. Pour l'anecdote, on partait en tournée aux States en 2001 et le 11 Septembre on se dirigeait vers New York, mais on a dû rebrousser chemin... La suite on la connait. Sur la tournée américaine, ils m'ont vraiment mis en avant, de par le fait qu'il y avait sur place quelques-uns des plus grands spécialistes des platines, donc j'ai pu pleinement montrer mes capacités. Chose que je n'avais pu faire sur d'autres scènes.
3H: Et au niveau du retour publique ?
Dee Nasty: Ça passait super bien. En plus ça m'a permit par exemple, quand on est allé au Japon, de rester un peu plus longtemps que prévu, de faire quelques clubs, de proposer mes services pour des soirées, de rentrer dans des magasins de vynils, pour chiner...
3H: La parenthèses 'Buena Vista' a durée jusqu'à quand, concrètement ?
Dee: Jusqu'à 2003/2004, bien que vers la fin, ce ne fût plus aussi intense. C'était des concerts ponctuels. À côté de ça, il y a eu une sorte de restructuration du côté de Nova, j'ai donc été obligé de faire mes valises. J'ai un peu galéré pour retrouver une émission; j'ai taffé sur 'Vallée FM'. J'ai refilé l'émission à Dj Tal car les conditions faisaient qu'au niveau timing, je m'y retrouvais plus. Je voulais consacré plus de temps à ma fille. J'ai ensuite été engagé sur 'FG', mais la aussi au niveau de la direction les choses n'étaient pas claires. Ensuite Génération m'a contacté, m'a donné un créneau: donc j'ai mon émission depuis 2007, tous les Lundi 23h/Minuit.
J'ai par la suite monté mon label, "Disques Pirates", pour l'instant plus officieux qu'officiel. Le label 'UWE' m'avait proposer d'héberger mon label, j'avais donc dans l'idée de sortir un p'tit maxi tous les 6 mois. Un premier maxi avec Dynamax, "The Link", qui a pour thème le parallélisme entre HH Ricain et HH Çéfran. Un deuxième maxi 3 trois, avec AMS, "Underground zero", plus une mixtape officielle qui s'appelle "Underground forever". À la suite de ça, tout le monde était chaud pour taffer sur mon album, on parlait même d'y inclure une bande dessinée retraçant ma vie, mais 6 mois après... toujours que dalle. Donc, j'me suis trouvé à devoir démarcher avec mes bandes; sachant qu'entre-temps, sur mon conseil "UWE" signe Birdy Nam Nam... Bon après quelques temps de 'non-errance', je connecte Trad Vibe qui a l'air plus qu'emballer pour sortir mon projet. Dee Nasty chez Trad Vibe, ça commence !!!
Comment (RE)présenter le bonhomme sans tomber dans les clichés de la grosse gâterie buccale ? Pas facile, tellement les choses à dire vont dans le bon sens: un excellent ami (Stoof, avec qui j'ai réalisé l'interview), avec qui je converse souvent HipHop français, me faisait remarquer (à juste titre) que dans le trop peu de personnes respectables qui gravitent aujourd'hui dans le HipHop français, Dee Nasty méritait notre repsect 1000 fois. Quelques jours après, j'étais contacté pour rencontrer celui qui est l'une des dernières 'livin' legends' du HH chez nous.
Rappelons au passage les quelques faits d'armes du gamin:
Découverte du HH aux alentours de 1979... d'abord dj, organisateur de ce que l'on peu appeler les premières 'soirées HipHop' en France... débuts de Radio Nova... sorti du premier 33 tours en 84 ("Paname City rappin'")... 'Dee Nastyle' sur Nova... des collabos en veux-tu en voilà... premières parties de concerts, des maxis et surtout la grosse tuerie "Deenastyle" en 93... et bien sûr présent (de près comme de loin) jusqu'à aujourd'hui dans le monde de l'underground français.
Si vous cherchez des compléments d'infos, je vous invite à consulter son site, de checker ce qu'en dit Wikipédia ou encore d'aller visiter sa page myspace
L'intégralité de la rencontre a été filmée, mais aux vues de mes piètres qualités journalistiques (en effet, j'étais tellement impressionné par l'événement que j'ai pas arrêté de begueyer), je décide donc de vous éviter de vous foutre de ma gueule. Merci !
Jyuza & Stoof pour HipHop Hourra: Tout d'abord merci d'avoir répondu présent pour l'interview.
Dee Nasty: Merci à vous de m'avoir contacté.
3H: On va éviter tout de suite de perdre du temps, 'Dee Nasty', c'est aujourd'hui plus qu'un nom donc on va pas te questionner sur ta rencontre avec le HH; les gens pourront faire eux-même leur recherche, venir te parler aussi, mais notre première question sera, où étais-tu ces dix dernières années ??
Dee Nasty: Ben toutes ces dix années, je suis resté 'là', toujours en activité. Quelques mésaventures par-ci, d'autres rencontres par-là. J'étais en maison de disque chez Polydor, qui apparemment était chaud pour me sortir, mais entre temps il y eu un changement de directeur artistique avec toutes les mauvaises que cela entraîne: conflit de gestion et donc mauvais management à l'arrivée. Parallèlement à tout ça, je faisais la navette Paris/New York, j'animais des soirées.
3H: Tu as eu de bons retours ?
Dee Nasty: En fait, j'y suis allé surtout pour le challenge. Je savais que j'étais un bon dj ici, mais maintenant je voulais me tester, voire ce que je pouvais valoir là-bas. C'est en ce sens que leurs ambiances diffèrent assez des nôtres: ils y ont différents repères musicaux, c'est pas parce que tu mettras "Sex machine" que tout le monde lèvera les mains en l'air, c'est plus fin que ça. Et ce chez tout publique, même chez les blancs.
3H: Ils ont une plus grande culture musicale surtout en ce sens que la matière première est chez eux.
Dee Nasty: C'est exactement ça... Cela dit, en France ça va; le problème, s'il en est un est que les gens qui ont la culture ne sortent plus.
3H: Financièrement, tu arrivais à t'en sortir ?
Dee Nasty: Oui, je cumulais des 100 dollars par-ci, un peu plus par-là. Ce qui faisait que je pouvais aisément me payer une chambre quelque part et pouvoir vivre de mon kiff' là-bas.J'ai même penser à m'installer, mais j'avais beaucoup trop d'attaches ici...
3H: Et à la suite de tout ça, alors ?
Dee Nasty: J'ai rencontré par la suite un manageur/producteur, qui m'a proposé de faire un nouvel album (Nastyness, en 2001). J'ai donc rameuter les troupes, tous mes potes, le tout sur une partie de mon label qui s'appelait 'Funkzilla' et ça a pas mal fonctionner. Le revers de la médaille fût que ce producteur n'était pas trop clean, donc ça ne m'a pas trop enrichit.
3H: Ce projet là s'est vendu exclusivement en France ou un peu aux States aussi ?
Dee Nasty: On a vendu aussi aux States: on a écoulé 4000 exemplaires là-bas, et 8000 ici. par rapport à l'époque, c'était bien mais pas exceptionnel.
3H: Et après 'Nastyness' ?
Dee Nasty: J'ai un peu disparu des soirées, car j'ai été engagé par Cachaito Lopez, le bassiste de 'Buena Vista Social Club'; j'ai fais des scratches sur deux albums à Cuba, dont celui de Lopez. Comme les albums ont bien marchés, je me suis retrouvé sur la tournée du groupe qui a durée 2/3 ans.
3H: Comment as-tu vécu le tout ? Car mine de rien c'est assez éloigné de ton HipHop...
De Nasty: Éloigné, je ne pense pas. J'ai amené ce que je savais faire, un énorme plus. Il y a pleins de correspondances... En plus, ça été monstrueusement enrichissant, car tu te retrouves sur scène avec des génies de la musique et personne ne fait de différence, tu fais partie du collectif.
3H: Ce qui veut dire aussi qu'en te proposant un tel projet, ils reconnaissent ton talent, de la même manière qu'ils reconnaitraient le talent d'un guitariste, bassiste ou autre.
Dee Nasty: Oui, c'est clair. Pour l'anecdote, on partait en tournée aux States en 2001 et le 11 Septembre on se dirigeait vers New York, mais on a dû rebrousser chemin... La suite on la connait. Sur la tournée américaine, ils m'ont vraiment mis en avant, de par le fait qu'il y avait sur place quelques-uns des plus grands spécialistes des platines, donc j'ai pu pleinement montrer mes capacités. Chose que je n'avais pu faire sur d'autres scènes.
3H: Et au niveau du retour publique ?
Dee Nasty: Ça passait super bien. En plus ça m'a permit par exemple, quand on est allé au Japon, de rester un peu plus longtemps que prévu, de faire quelques clubs, de proposer mes services pour des soirées, de rentrer dans des magasins de vynils, pour chiner...
3H: La parenthèses 'Buena Vista' a durée jusqu'à quand, concrètement ?
Dee: Jusqu'à 2003/2004, bien que vers la fin, ce ne fût plus aussi intense. C'était des concerts ponctuels. À côté de ça, il y a eu une sorte de restructuration du côté de Nova, j'ai donc été obligé de faire mes valises. J'ai un peu galéré pour retrouver une émission; j'ai taffé sur 'Vallée FM'. J'ai refilé l'émission à Dj Tal car les conditions faisaient qu'au niveau timing, je m'y retrouvais plus. Je voulais consacré plus de temps à ma fille. J'ai ensuite été engagé sur 'FG', mais la aussi au niveau de la direction les choses n'étaient pas claires. Ensuite Génération m'a contacté, m'a donné un créneau: donc j'ai mon émission depuis 2007, tous les Lundi 23h/Minuit.
J'ai par la suite monté mon label, "Disques Pirates", pour l'instant plus officieux qu'officiel. Le label 'UWE' m'avait proposer d'héberger mon label, j'avais donc dans l'idée de sortir un p'tit maxi tous les 6 mois. Un premier maxi avec Dynamax, "The Link", qui a pour thème le parallélisme entre HH Ricain et HH Çéfran. Un deuxième maxi 3 trois, avec AMS, "Underground zero", plus une mixtape officielle qui s'appelle "Underground forever". À la suite de ça, tout le monde était chaud pour taffer sur mon album, on parlait même d'y inclure une bande dessinée retraçant ma vie, mais 6 mois après... toujours que dalle. Donc, j'me suis trouvé à devoir démarcher avec mes bandes; sachant qu'entre-temps, sur mon conseil "UWE" signe Birdy Nam Nam... Bon après quelques temps de 'non-errance', je connecte Trad Vibe qui a l'air plus qu'emballer pour sortir mon projet. Dee Nasty chez Trad Vibe, ça commence !!!
4 commentaires:
Super sympa la démarche
Coucou brother
Désolé d'avoir été absent si longtemps j'espère que tu va bien !!
Ha oui un petit mot pour te dire félicitation t'as interviewé Mr Dee Nasty, pahhh
Top classe j'avoue !!
Ca sent ma jeunesse ... :p
La grande classe ouais
"Deenastyle"...
Maintenant tu peux mourir mec.
Nan j'déconne, reste parmi nous, le hachipé hachopé a encore besoin de toi (et nous de tes vannes).
T'inquiète, Tonton: j'compte pas partir maintenant :)
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