mercredi 10 octobre 2012

Musique Classique: acte 5 - Nicolay

La jolie histoire de Nicolay commence à peu près de la même que la notre ici sur HipHop Hourra: à savoir, ce n'est ni plus ni moins grâce à internet qu'il est devenu (aussi vite) le talentueux et respecté producteur qu'il est aujourd'hui.
En effet c'est sur le forum d' 'OkPlayer' qu'il converse un soir avec Phonte (ex Little Brother), qu'il décide de lui envoyer un set d'instrus et, voilà comment est né le 'Foreign exchange project'.
Mais avant ça, le Nico a quand même quelques faits d'armes locaux et surtout, est l'un des fers de lance de ce que l'on peut appeler la 'Révolution Orange': rappelez-vous, il y a 5/6 ans, le monde du HipHop a 'découvert' qu'aux Pays Bas, on pratiquait aussi le HipHop et, de fort belle manière avec des beatmakers de talent comme Full Crate ou encore Sotu The Traveler.
L'explosion intervient néanmoins en 2004 avec la sortie du superbe 'Connected': après 2 ans de messages, d'aller-retour États-Unis/Pays Bas, l'album arrive déboule avec perte et fracas dans les bacs; on n'oubliera pas de dire que cet album est labellisé BBE et est aussi disponible dans sa version instrumentale.


 'Connected', c'est un vent de fraicheur dans le monde du beatmaking, une approche différente de thématiques maintes et maintes entendues et la présence à ce moment précis de l'Histoire du HipHop de protagonistes qui seraient voués à exploser: Nicolay (bien sûr), Phonte, mais aussi ses 2 compères de Little Brother 9th Wonder et Big Pooh, Oddisee, Ken Starr, Yazarah, Darien Brockington, Von Sees et on peut presque dire tous les p'tits fous du label ABB Records dont Joe Scudda.
C'est une fête à laquelle tout le monde est convié, où se mêle Groove, Electro, Rap et Soul le tout, dans une géniale alternance.
Ravi d'entendre ou de découvrir Phonte rapper sur des sons autres que ceux de 9th Wonder, featé avec des Mc inconnus (pour l'époque) et bien sûr débiter des superbes lyrics sur des instrus de qualités dosées.



Le thème récurant de l'album est l'amour: l'amour entre 2 jeunes gens, l'amour de la musique, l'amour des potes (sans ambiguïté StOof): ce lien fort qui fait que l'on est connecté aux autres, à tous... 



La version cd indique 14 tracks au tracklisting, mais vous en trouverez 3 de plus; en effet, sont présentes le jolie remix de 'Be alright' et deux bonus.



Dans la foulée et toujours sur BBE, Nic sort le premier 'City lights' (1.5 dans sa version définitive) en fin d'année 2005.
20 plages d'instrumentales dans la parfaite lignée de son travail vu sur 'Connected'.
On y retrouve la même fraicheur mais surtout ce vœu de proposer des ambiances plus aériennes avec 'Indian summer' ou 'Hey !'.
Une parfaite galette pour ceux qui ont apprécié les sorties 'beat generation' du label BBE.
Peu ou pas de déchets sur cet album, des ambiances sont bien sûr moins au niveau de certaines mais toutes s'enchainent sans accrocs jusqu'à la dernière piste.


Par la suite, le Batave a multiplié les collaborations jusqu'à obtenir une confortable assisse dans le monde fermé des producteurs. Moment qu'il choisi alors pour sortir 'Here' 2006 sur BBE) qui est son véritable album solo. J'entends par là vrai album de prodo où il invite toute sorte d'artistes.
Relativement court avec ses 11 pistes, il s'avère être un album solide sans véritable(s) artifice(s): comme si ici, Nicolay se contentait de nous montrer se qu'il savait déjà faire avec peut-être une différence de poids, l’utilisation de samples un peu plus grillés.
On reste ici encore dans le domaine du partage et de l'amour.





 2008 sonne le retour du projet Foreign Exchange: 'Leave it all behind' est attendu un peu comme le messie par une grande partie de la communauté du HipHop.
Et, la première semaine de sa sortie va en laisser plus d'un sur le carreau: car, Phonte, ici, ne rappe plus ou alors très peu... comptez 1 couplet rappé, le reste que du chant. Cela a évidemment déçu bon nombre de gens mais il en résulte (pour moi) l'un des plus belles sorties de l'année 2008 et peut-être même, de ce décade.
La thématique: l'Amour ! oui oui, encore. Nicolay semble mettre énormément de lui même dans ses compositions, c'est ça même qui contribue à ne pas désacralisé le fait de parler d'amour dans la musique et surtout de ne pas rendre ceci vaseux ou terne dans le Rap/HipHop.
Dès 'Daykeeper', nous savons que nous allons en eaux douces: le duo prend résolument une trajectoire NuSoul pour coller plus avec leur aspirations.


'Leave it all behind' prend alors des allants de 'code de vie à 2', avec des sons comme 'Take of the blues' ou 'All or nothing'.
Des instrumentales fraiches, composées toujours avec autant d'attention sur lesquelles Darrien Brockington, Yazarah et Musinah font des merveilles.
Seule ombre au tableau, il semble que cet amour puisse mourir*, comme il est tristement chanté dans 'Valediction', mais je n'en dis pas plus: aller écouter l'album.



*jusqu'à 'Leave it all behind'...

Nicolay sort en 2009 le deuxième volet de sa série 'City lights', avec le volet 'Shibuya'. Je reviendrai plus longuement sur cet album car, à l'époque je n'ai pas vraiment apprécié, mais après une récente écoute, je l'ai trouvé magnifique: vous aurez donc une relecture de cet album très bientôt ;).

Et puis pour ceux qui comme moi ne savaient pas qu'un troisième volume du Foreign Exchange Project était disponible, oui oui, 'Authenticty' sorti en 2010: sachez que je viens de l'acheter, je l'écoute, je le digère et j'en fais une review très très bientôt (édit de 2017, la review n'est toujours pas faite... Désolé ^^).



2 commentaires:

Cheeks a dit…

Super l'article, ça donne envie de (re)tester leur discographie !

Un nouvel album de The Foreign Exchange est prévu, si je ne dis pas de bêtises.

L'Oeil a dit…

Genial d'avoir fait un post sur ce mec, pour moi "Shibuya" est vraiment un album hors norme, enorme et ecoutable à volonté encore et encore.